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Recycler le déclencheur souple d’un SFXn sur un K10D

Le déclencheur et son cordon
Fig. 1 : le déclencheur et son cordon

Equipé d’un Pentax SFXn depuis 1990, j’ai dans ma panoplie un déclencheur souple électrique dédié.

Je me souviens l’avoir payé assez cher à l’époque (aux alentours de 270FF). Mais, contrairement aux bricolages qu’on trouve ici ou là concernant le K10D, entre autres, cet accessoire d’origine est de la meilleure qualité qui soit et d’une fiabilité remarquable.

La poignée du déclencheur avec le verrou coulissant
Fig. 2 : poignée et verrou
Vue du branchement sur le SFXn
Fig. 3 : branchement sur le SFXn

Il s’utilise comme le déclencheur intégré à l’appareil : un appui à mi-course permet de faire la mise au point et la mesure ; l’appui à fond déclenche.

Pour la pose longue, un bouton de blocage coulissant est prévu. Royal.

Le K10D, comme le SFXn, est muni d’une prise pour déclencheur électrique à trois contacts. Néanmoins, alors que l’interface du SFXn était spécifique, Pentax a adopté, pour le K10D, une simple prise type jack 2,5mm stéréo. Sympa pour les bricoleurs.

Les deux appareils sont donc identiques concernant le déclenchement par cordon. Seul la prise diffère. Et comme le nouveau boîtier utilise un branchement dont on peut facilement se procurer les éléments, la tentation de recycler le déclencheur du SFXn est grande. Je n’ai pas résisté.

Premièrement, réfléchir. En effet, si disposer d’un déclencheur pour le K10D est attirant, ne plus en avoir sur le SFXn l’est beaucoup moins. L’idéal serait de disposer d’un accessoire compatible avec les deux appareils. La solution est évidente : il suffira de couper le fil du déclencheur, de le terminer par une prise jack 2,5mm mâle pour le K10D et de munir la chute comportant la prise pour le SFXn d’une prise femelle.

Matériel nécessaire (ou très utile) pour la réalisation :

  • une prise jack mâle stéréo de 2,5mm de diamètre
  • une prise jack femelle stéréo de 2,5mm de diamètre
  • un nécessaire de soudure pour circuits électriques
  • un multimètre (ou une lampe de poche) pour tester la continuité électrique
  • papier, crayon, couteau ou cutter

Avant de commencer, signalons que j’ai d’abord testé, grâce au multimètre le fonctionnement du déclencheur (il n’y a que trois contacts et deux positions, le nombre de tests à réaliser est donc restreint).

Sans rien démonter, cette démarche permet de deviner le contenu de la boîte noire. De la même façon, après avoir retiré l’isolant de la prise mâle, je l’ai insérée à sa place dans le K10D. De cette façon, en provocant de simples courts-circuits, j’ai pu connaître le schéma de câblage à mettre en oeuvre (notons que cette manip n’est pas sans risque : on aurait très bien pu imaginer que Pentax ait plombé son dispositif en imposant la présence de composants de protection.

Mais le fait que des bricolages existent déjà limitait le risque. Connaissant les deux schémas de câblage, on peut commencer.

Etape 1 : couper le câble

Idéalement, on devrait couper le câble au raz de la prise pour le SFXn pour disposer de la plus grande longueur possible (on verra plus loin que ce serait une erreur). Mais dans mon cas, j’ai prévu de conserver la possibilité d’utiliser le déclencheur sur mon ancien appareil.

Donc, je coupe environ dix centimètres avant la prise (ça laisse assez de fil pour une ou plusieurs réparations futures, sait-on jamais).

Voici ce qui va arriver à notre câble :

Fig. 4 : avant transformation
Fig. 5 : présentation avant assemblage
Fig. 6 : après transformation

Etape 2 : dénuder et étamer les fils. Etamer les points de soudure sur les prises

C’est important pour la bonne tenue et la facilité de réalisation (il n’y a pas beaucoup de place pour les trois fils. Heureusement, un faux-contact n’endommagera pas les boîtiers ; il rendra simplement le déclencheur inutilisable). Une fois les fils étamés, engager tout de suite les fourreaux isolants pour ne pas les oublier plus tard (c’est le genre de truc qui me fait rager de ma bêtise).

Fig. 7 : préparation
Fig. 8 : les fils étamés

Etape 3 : repérer la fonction de chaque fil

Grâce aux tests préalables, on connaît le fonctionnement interne des éléments. Mais on ignore encore comment sont affectés chacun des fils.

En connectant la prise orpheline au SFXn, on va pouvoir, par le jeu de courts-circuits, deviner cette affectation.

On voit comme on aurait été embêté en coupant le câble trop près de la prise : même si on ne souhaite réaliser qu’un déclencheur pour le K10D sans conserver la compatibilité avec le SFX, il faut suffisamment de longueur de fil pour pouvoir tester (je recommande d’ailleurs au lecteur de réaliser ce test : rien ne permet d’affirmer que tous les déclencheurs vendus aient toujours utilisé les mêmes couleurs de fil et la même affectation).

On prend soin de vérifier au multimètre sur le déclencheur ce qu’on a trouvé sur le boîtier. On note soigneusement tout ça pour pouvoir continuer.

Fig. 9 : le SFXn et la partie du futur montage qui lui revient

Fig. 10 : prendre soin de tester…

Fig. 11: … et de noter

Etape 4 : souder les fils selon les indications

Attention à ne pas se brûler. Bien dégager le plan de travail. Eloigner les boîtiers.


Fig. 12 : après soudure

Etape 5 : tester et fignoler

Avant de couper les fils qui dépassent, vérifier le bon fonctionnement du déclencheur sur les deux appareils. Mettre en place les fourreaux isolants.


Fig. 13 : derniers tests avant finition

Fig. 14 : le résultat final

Et voilà le travail ! Un cordon haut de gamme capable de piloter des appareils photo ayant 17 ans d’écart.

Pour ceux et celles qui ne disposent pas du déclencheur du SFXn, la réalisation d’un petit boîtier reste une chose facile. Plutôt que d’utiliser des interrupteurs, comme le proposent la plupart des bricoleurs, je préconise l’emploi de contacteurs par poussoir à trois fils.

On peut même se contenter d’utiliser trois lames métalliques (piquées sur des piles pour lampe de poche par exemple) : spartiate mais efficace.


Fig. 15 : schéma pour réalisation complète

Coût de transformation du déclencheur : deux €
Temps de réalisation : une heure

Note : bien que basé sur deux appareils de la même marque, il est tout à fait possible que la manip décrite ici soit possible avec des boîtiers de marques différentes.