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Le noir et blanc en numérique : un peu plus loin

Nous avons déjà vu comment obtenir des images noir et blanc plus intéressantes que celles produites par une simple désaturation.

Rappelons que les techniques utilisées consistaient à intercaler, entre l’image couleur de départ et le calque de désaturation un ou des calques faisant office de filtre coloré. Cette façon de procéder n’est accessible qu’aux logiciels utilisant des calques de réglage (bien qu’on puisse, de façon plus laborieuse, effectuer les opérations, filtrer puis désaturer, en séquence avec les autres logiciels).

Il existe d’autres méthodes pour convertir une image en noir et blanc (sans compter les plugins spécifiques disponibles ici ou là, commerciaux ou gratuits).

Le dégradé

Désaturation vs transfert de dégragé
Fig. 1 : désaturation/dégradé

La désaturation, on l’a dit, consiste à remplacer chaque pixel par le niveau de gris correspondant à sa valeur de luminance, c’est à dire à la quantité de lumière qu’il contient, peu importe sa couleur. C’est ce qui conduit à obtenir des images souvent plates. L’application préalable d’un filtre coloré vise à rompre l’équilibre entre les couleurs pour créer un contraste.

Certains logiciels permettent de traduire une image en lui appliquant un dégradé. Par exemple, Photoshop Elements propose un calque de réglage particulier appelé Courbe de transfert de dégradé…, GIMP dispose dans ses ajustements d’un mode Application de dégradé…, etc.

Désaturation vs transfert de dégragé
Fig. 2 : résultats comparés désaturé/dégradé

Il faut juste prendre soin de choisir comme valeurs pour le dégradé à appliquer d’un côté le noir, de l’autre, le blanc (ou, selon le logiciel, de définir le noir et le blanc comme couleurs de premier plan et d’arrière plan). Signalons qu’il est souvent possible de régler la progression du dégradé en positionnant le point-milieu et/ou en ajoutant des valeurs intermédiaires qui, pour un rendu noir et blanc, seront à choisir parmi des valeurs intermédiaires de gris.

La différence avec la désaturation vient de ce que l’application d’un dégradé ne réagit pas de la même façon. Cette méthode est en effet plus ou moins sensible aux couleurs (c’est un peu comme si on disposait d’un mode qui combinait la désaturation et l’application d’un filtre coloré en une seule opération).

On peut s’en convaincre en menant une petite expérience : en partant d’une image composée de trois bandes dégradées rouge-vert-bleu, on peut comparer la réponse que procure une simple désaturation et l’application d’un dégradé.

On constate immédiatement que l’application du dégradé traduit le vert de façon plus claire et moins contrastée que le rouge et le rouge de façon plus claire et moins contrastée que le bleu.

Le résultat produit donc, à peu de frais, une image plus dynamique que la simple désaturation dont on voit qu’elle ne fait pas de différence entre les couleurs dont seule, encore une fois, la valeur de luminance est prise en compte.

Pour autant, il reste possible, comme pour la désaturation, de traiter au préalable l’image d’origine par des filtres colorés. On veillera cependant alors à ne pas préserver la luminosité lors de l’application du filtre (quand l’option est disponible) sans quoi les changements risquent de n’être pas vraiment perceptibles (on corrigera la perte par l’application finale d’une correction des niveaux). Enfin, on prendra soin d’appliquer le dégradé en cochant l’option de tramage, de sur-échantillonage ou de simulation pour un meilleur lissage.

Le canal-mixer

Exemple avec le canal-mixer
Fig. 3 : canal-mixer

Une autre méthode pour produire des images noir et blanc consiste à utiliser le canal-mixer (GIMP propose cet outil dans les filtres/couleurs). En cochant l’option monochrome et en ne préservant pas la luminosité (encore une fois pour plus de souplesse), on intervient indépendamment sur chaque canal rouge-vert-bleu.

On peut donc, sans autre moyen, régler finement le processus de transformation pour obtenir l’image qui nous convient puisque qu’on peut arriver à pratiquement tout et son contraire par cette méthode.

Néanmoins, le canal-mixer est délicat à utiliser au début et il conviendra de s’entraîner un peu ; l’objectif est quand même de préméditer le résultat, pas de se contenter de ce qu’on obtient par hasard, même si c’est bon.

Photoshop dispose du même outil dénommé Mélangeur de couches. Hélas, dans sa déclinaison Elements, cette option n’est pas au rendez-vous. On se consolera en se disant que, d’une façon ou d’une autre, cela revient à utiliser une méthode de filtrage.

Les autres méthodes

Signalons enfin qu’on peut produire du noir et blanc par décomposition (RVB, CMJN, etc.) ou en utilisant des plugins dédiés. Nous y reviendrons peut-être un jour.

A suivre…